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20,6 mns h |
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· une situation économique exceptionnellement rapide
· un État fort qui organise le développement
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1· Richesses naturelles
- A la fin des années cinquante la Malaisie était un
pays de mines et de plantations où le chômage sévissait
de matière endémique.
- Quatre décennies plus tard, le niveau de vie, mesuré
en terme de parité de pouvoir d'achat, a rejoint celui de la Grèce
et la pénurie de main d'oeuvre est devenue la contrainte majeure
de ce "Nouveau pays Industriel".
- Cette croissance s'est faite dans un environnement politique stable.
Le Premier Ministre, Mohammed Mahatir a l'ambition d'amener la Malaisie
dans les rangs des pays industrialisés d'ici 2020.
- A la fin des années soixante dix, grâce à l'envolée
des cours des matières premières la Malaisie avait les moyens
de financer les projets ambitieux proposés par le ministre de l'Industrie,
Mohammed Mahatir, futur Premier Ministre : entrer dans l'industrie lourde
et la construction automobile et abandonner les industries labor intensives.
- Le Premier Ministre a demandé à ces concitoyens de
s'inspirer des modèles japonais ou coréen. La Corée
avait en outre l'avantage d'être un NPI qui n'était pas peuplé
de Chinois. Les mots d'ordre : "Look East Policy", "Malaisie Inc" visaient
à promouvoir plus de discipline dans le travail, plus de consensus
dans les relations sociales et une meilleure coopération entre l'Etat
et les milieux d'affaires.
2· croissance et investissement
- Entre 1987 et 1994, la croissance économique a été
en moyenne de 8 %.
- La reprise des investissements et le dynamisme des exportations ont
tiré la croissance et permis d'enclencher un cercle vertueux avec
la reprise de la consommation privée.
- L'industrie a été le moteur de la croissance et la
plupart des secteurs industriels ont contribué à ses performances:
la reprise a ainsi élargi les débouchés des "éléphants
blancs" (ciment, sidérurgie et construction automobile).
- La Malaisie est l'économie la plus dynamique de l'ASEAN et
les principaux indicateurs macro-économiques sont équilibrés.
- Le déficit du solde courant (3,4% du PIB en 1993) est financé
par de fortes entrées de capitaux (les réserves de changes
sont équivalentes à 8 mois d'importations).
- Les tensions sur le marché du travail sont la principale contrainte.
Le taux de chômage est très faible (3,8%) et les pénuries
de main d'oeuvre concernent tout à la fois les emplois qualifiés
et non qualifiés.
- Les plantations emploient ainsi de façon illégale quelques
300.000 Indonésiens.
1· État programmateur
- Il y a deux types de pays, ceux qui sont capables d'élaborer
des stratégies à long terme et les autres. La Malaisie fat
partie de la première catégorie.
- Bien qu'ayant hérité d'une tradition libérale,
l'Etat a une pratique de planification indicative assez élaborée
;
- L'Etat a adopté la technique de "la Salle de Contrôle"
(Operating room) élaborée par les Britanniques à partir
de 1948 (et jusqu'en 1960) pour suivre les progrès de la lutte contre
le terrorisme .
- La "National Operations Room" a accès à toutes les
informations relatives à la mise en oeuvre du plan, et elle est
relayée au niveau régional par le "State and district operations
room". Les plans sont indicatifs et révisables.
- A l'occasion des "Mid Term Review", le gouvernement a démontré
qu'il était tout à fait capable de négocier des virages
pour s'adapter aux évolutions de la conjoncture.
2· État protecteur
- A l'exception de Singapour, les pays de l'ANSEA ont pratiqué
des politiques d'import-substitution qui les ont amenés à
ériger des barrières protectionnistes parfois dissuasives.
- Ces protections ont subsisté alors même que les politiques
industrielles s'orientaient vers la promotion des exportations.
- La Malaisie a opéré sa transition vers la promotion
des exportations sans mettre en oeuvre une réforme douanière.
- Il n'y a pas eu véritablement transition d'une stratégie
vers une autre mais coexistence entre deux stratégies et deux catégories
d'entreprises, les exportatrices, qui jouissent d'une franchise douanière,
et les autres, qui jusqu'à présent entretiennent peu de relations
avec les précédentes.
3· État producteur
- En dépit de sa tradition libérale, la Malaisie est
le pays du Sud Est asiatique où le poids économique de l'Etat
a été le plus élevé mais, du fait de cette
tradition, c'est également celui qui met en oeuvre le programme
le plus ambitieux de privatisations.
- Le poids de l'Etat dans l'économie, mesuré à
travers le rapport budget sur PNB, a considérablement augmenté
dans les années soixante dix pour atteindre 40% un taux sans équivalent
en Asie.
- Cette évolution traduit la multiplication des entreprises
d'Etat. Pour mettre en oeuvre la NEP, les State Economic Development Corporation
(SEDC) des divers État ont créé des entreprises publiques
ou se sont engagés dans des joint ventures.
- On recensait 22 Non Financial Public entreprises dans les années
soixante, elles étalent 253 à la fin des années soixante
dix et 354 en 1985, à la veille du lancement du programme de privatisation
dont 110 dans les services, 77 dans l'industrie et 58 dans la construction.
- Inversement, les projets étalent conçus pour le marché
national mis, en dépit de projections de la demande très
optimistes (et critiquées dès cette époque), les capacités
étaient en deçà des seuils admis pour bénéficier
d'une compétitivité internationale. Entrées en production
en pleine récession, ces projets sont apparus comme autant d"'éléphants
blancs".
- Prenant acte de ces difficultés il a lancé à
partir de 1986 le programme de privatisation le plus ambitieux du Sud Est
asiatique et qui a le plus de chance d'être réalisé
car le marché financier malaysien est le plus développé
de la région.
- Au cours des quatre dernières années 22 entreprises
d'Etat ont été privatisées ; le quart du capital de
Telekom Malaisie a été introduit en Bourse ; les "State Economic
Development Corp" ont été débarrassées d'une
centaine de petites entreprises.
- Parallèlement l'Etat s'est engagé dans une dizaine
d'opérations de BOT (build operate and transfer) dont la plus importante
est la construction de l'autoroute Nord Sud confiée à UEM.
- L'Etat demeure l'actionnaire principal des entreprises jugées
"stratégiques et la participation de capitaux étrangers est
limitée à 25%. La privatisation apparaît a posteriori
comme une composante de la NEP et peut s'analyser comme le transfert d'une
propriété publique appartenant à l'ensemble des Malaysiens
aux seuls "Bumiputeras" représentés par une société
liée au parti politique UNMO.
4· Look East Policy et Malaisie Inc ?
Dans un mémorandum adressé aux hauts fonctionnaires le
Premier Ministre Mahatir précisait ce qu'il entendait par "Look
East Policy" et "Malaisie Inc" :
1- Look East Policy veut inculquer l'esprit de diligence et de discipline
au travail caractéristique des pays de l'Est asiatique, de même
que la loyauté envers l'entreprise et la nation.
L'accent est placé sur la productivité, la qualité,
le rapprochement entre les échelons de la hiérarchie, la
concentration sur des objectifs à long terme.
2- Le concept de "Malaisie Inc" doit être défini comme
celui d'une coopération entre le gouvernement et le secteur privé
pour que ce dernier réussisse et contribue ainsi davantage au développement
national.
En fait, les antagonismes ethniques qui caractérisent la Malaisie
rendent à priori difficile l'adoption de ce type de modèle
élaboré dans des pays caractérisés par une
très forte homogénéité ethnique.